Dans le cadre du Mois de l’Europe de l’Est de Patrice, Eva et Goran, auquel je participe chaque année en mars, je vous parle aujourd’hui de la poète polonaise, Prix Nobel de Littérature en 1996, Wislawa Szymborska (1923-2012).
J’avais déjà consacré un article à l’un de ses recueils, « De la mort sans exagérer », dont vous pouvez retrouver le lien ici.
Le recueil « Je ne sais quelles gens » est précédé par le discours prononcé par Szymborska devant l’Académie Nobel en décembre 1996. Il rassemble des extraits de huit recueils de la poète, échelonnés de 1957 à 1996, et il comporte aussi deux poèmes inédits.
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Note sur la poète
Elle suit des études de lettres et de sociologie. Elle est d’abord influencée par le poète Milosz et publie son premier poème en 1945. En 1948 elle se marie avec le poète Adam Wlodek dont elle divorcera en 1954. Ses deux premiers recueils poétiques répondent aux exigences du réalisme soviétique car elle est membre du Parti Communiste. Après la mort de Staline, sa poésie se libère et devient beaucoup plus critique et ironique envers ce régime. Dans les années 70, elle écrit plusieurs chefs d’œuvre, qui lui valent une grande renommée dans son pays et en Allemagne. En 1996, le Prix Nobel de Littérature la fait connaître au monde entier et la récompense – je cite – « pour une poésie qui, avec une précision ironique, permet au contexte historique et biologique de se manifester en fragments de vérité humaine. »
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Ces deux poèmes sont extraits du livre « Je ne sais quelles gens » paru chez Fayard en 1997 dans une traduction de Piotr Kaminski.
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Poème en hommage
Il était une fois. Inventa le zéro.
D’un pays incertain. Sous l’étoile
aujourd’hui noire peut-être. Entre deux dates
dont nul ne peut jurer. Sans un nom
quelconque, même douteux. Il ne laisse
pas une pensée profonde en-dessous de son zéro
sur la vie qui est comme… Nulle légende
comme quoi, un jour, à une rose cueillie
ajoutant un zéro, il fit un grand bouquet.
Ou qu’au moment de mourir il enfourcha un chameau
aux cent bosses, et partit dans le désert. Qu’il s’endormit
à l’ombre des palmes du vainqueur. Qu’il se réveillera
le jour où tout aura été finalement compté
jusqu’au dernier grain de sable. Quel homme.
Par la fente qui sépare ce qui est de ce qu’on rêve
il échappa à notre attention. Résistant
à toute destinée. Se défaisant
de toute figure qu’elle tente de lui prêter.
Le silence ne porte nulle marque de son passage.
L’éclipse prend soudain l’apparence d’un horizon.
Zéro s’écrit de lui-même.
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Page 139
Trois Mots étranges
Quand je prononce le mot Avenir,
sa première syllabe appartient déjà au passé.
Quand je prononce le mot Silence,
je le détruis.
Quand je prononce le mot Rien,
je crée une chose qui ne tiendrait dans aucun néant.
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Pour moi, encore une découverte !
Merci Matatoune de votre visite et de votre lecture 🙂 Belle journée à vous !
Trois mots étranges, poème fascinant.
Merci pour cette découverte.
Bonne journée Marie-Anne.
Ce petit poème des trois mots étranges m’a tout à fait séduite, aussi.
Merci Prince Ecran noir de ta lecture et de tes mots !
Belle journée à toi 🙂
Merci pour cette découverte !!
Belle semaine:)
Contente de vous l’avoir fait découvrir 🙂 Belle semaine à vous, Claude !
J’adore le poème sur les 3 mots… C’est frappant. Merci Marie-Anne.
Oui je suis d’accord avec toi. Un très bon poème sur les bizarreries du langage ! Merci beaucoup Nathalie 🙂 belle journée !
Ma poétesse préférée, je le crois bien !
C’est vrai que ses poèmes sont excellents et ont toujours qqch de surprenant, qui fait réfléchir. Merci Marie 🙂 bonne journée !
Un grand merci pour ta contribution et cette jolie évocation. Comme « Madame lit », j’apprécie beaucoup « Trois mots étranges » !
Bonjour Patrice ! Pour le 8 mars je voulais rendre hommage à une femme poète d’Europe de l’est et j’ai tout de suite pensé à elle, que j’aime bien. Merci ! Bon week-end !
Oui, elle nous fait réfléchir par beaucoup de nihilisme que son parcours explique.
Quand on vit pendant plusieurs décennies dans un régime de dictature on a sûrement des raisons d’être un peu nihiliste. Et encore, elle ne l’est pas tant que ça…
Une découverte pour moi également. C’est beau. Merci Marie-Anne pour le partage. Passe un bon week-end 🙂
Merci Frédéric 🙂 Et désolée de te répondre avec retard. J’ai été plusieurs jours hors de chez moi. Belle semaine à toi ! 🙂
Ne t’inquiète pas, moi j’ai eu un mois d’absence pour soucis de santé, mais aujourd’hui tout cela est derrière moi. Je te souhaite un beau weekend Marie-Anne, très heureux de te retrouver 🙂
Ah désolée de savoir que tu as été si longtemps malade. J’espère que tu es tout à fait guéri maintenant et que tu vas retrouver tes activités. Bien contente de te revoir sur la blogosphere 🙂 bonne soirée Frédéric !
Oui tout va bien à présent. Je te souhaite une excellente soirée Marie-Anne ! 🙂✨
Super 🙂 à toi aussi Frédéric !
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