Une Interview parue récemment dans Actualitté

Couverture chez Rafael de Surtis

L’écrivain et éditeur Etienne Ruhaud m’a fait l’honneur et le plaisir de m’interviewer pour le site d’actualités littéraires « Actualitté« , au sujet de mon recueil poétique La Portée de l’Ombre, paru aux éditions Rafael de Surtis.
Merci à lui pour cette invitation et pour ses questions !

Vous pouvez lire cette interview sur Actualitté en cliquant sur ce lien ici.


Le Hibou et la baleine de Patricia Plattner


Ce film de Patricia Plattner date de 1993, il s’agit d’un documentaire sur l’écrivain suisse et francophone Nicolas Bouvier (1929-1998), qui est essentiellement composé d’entretiens, entrecoupés parfois de quelques musiques et/ou peintures.

Note technique sur le film :

Nationalité : suisse.
Langue : français (possibilité de sous-titres anglais, allemands ou espagnols)
Durée : 57 minutes.
Couleur.
Genre : documentaire

Note sur la réalisatrice :

Patricia Plattner (1953-2016) est une réalisatrice, scénariste, photographe, historienne de l’art suisse (genevoise). Elle a réalisé aussi bien des documentaires que des longs-métrages de fiction, comme Les petites couleurs (2002) et Bazar (2009). Elle avait créé en 1985 sa propre maison de production (Light Night Production).

Quatrième de Couverture :

Nicolas Bouvier, un grand poète, a aussi toujours été un voyageur et un chasseur d’images, et ses textes sur ses séjours en Asie et à l’ouest ont une ampleur et un rythme sans commune mesure avec les récits hâtifs d’un globe-trotter pressé. Le personnage, fascinant par ses dons et ses facettes multiples, était iconographe par goût de la photographie et des bibliothèques, mais aussi pour gagner sa vie. Dans ce film, tourné en 1992, il s’exprime sur sept thèmes au centre de son œuvre, paroles ponctuées par des images emblématiques et des musiques aimées.
En parallèle au film, un livre a été publié sous le même titre aux éditions Zoé. Nicolas Bouvier avait toujours souhaité éditer un tel album de textes et d’illustrations, comme un livre d’enfant, où l’on découvrirait les images qui ont accompagné son œuvre.

Mon humble avis :

Quand on aime le style de Nicolas Bouvier, très poétique, subtil et plein de notes d’humour, et quand on a apprécié quelques uns de ses livres, il est très intéressant de regarder ce documentaire où le grand écrivain voyageur se livre avec sincérité et simplicité. Il nous reçoit dans son bureau et nous dévoile quelques uns de ses objets usuels, comme sa machine à écrire, son environnement domestique et son décor quotidien.
Pendant qu’il nous parle, on le voit fumer cigarette sur cigarette et beaucoup tousser, et on ne peut pas s’empêcher de penser que le film a été tourné seulement cinq ans avant sa mort et qu’il n’a déjà pas l’air en très bonne santé, les traits du visage creusés et marqués , bien qu’il conserve toute son acuité et sa vivacité intellectuelles.
Il parle à bâtons rompus de toutes sortes de sujets : de sa passion pour la musique – j’ignorais qu’il avait failli devenir musicien professionnel, ayant un très haut niveau pianistique – de tout ce que les voyages lui ont appris – il dit par exemple qu’il n’aurait sans doute pas écrit s’il n’avait pas voyagé, ce que j’ai un peu de mal à imaginer – il nous parle de la mort de son père, de sa rencontre avec sa femme, de la naissance de ses enfants, et de tas d’événements intimes, avec un regard toujours tendre, où l’amusement se mêle parfois à la tristesse.
Il parle aussi de ses livres : L’Usage du monde (1963), Chroniques japonaises (1975), Le Poisson-scorpion (1981), Journal d’Aran (1990) et il donne sur chacun d’eux un éclairage très intéressant et inattendu sur leur contexte d’écriture, mais sans s’étendre trop longuement sur le contenu des livres eux-mêmes (sans doute pour nous donner envie de les lire).
Un documentaire intime et attachant, qui montre Nicolas Bouvier sous un jour chaleureux et sympathique (tel que ses écrits nous le laissaient imaginer) et qui donne vraiment envie de partir plus profondément dans l’exploration de son œuvre.

Le Sens de ma Vie, de Romain Gary


Le Sens de ma vie est un livre à part dans l’oeuvre de Romain Gary puisqu’il s’agit de la retranscription d’entretiens qu’il avait donnés à Radio-Canada, quelques mois seulement avant son suicide le 2 décembre 1980. Il y fait en quelque sorte un bilan de sa vie, en retrace les grandes étapes, nous raconte des anecdotes amusantes ou édifiantes, nous fait part des réussites dont il est le plus fier. J’ignorais par exemple qu’il avait approché de très près Hollywood et ses stars, travaillant même sur plusieurs scénarios (Le jour le plus long, entre autres) tout comme j’ignorais qu’il avait lui-même réalisé deux films (faisant tourner sa femme, Jean Seberg) et qu’il était particulièrement fier du premier.
Par contre, j’avais aussi conscience, en lisant ce livre, que Romain Gary nous dissimulait beaucoup de choses : jusqu’au bout il aura nié son pseudo d’Emile Ajar, même si on se doute que l’envie devait parfois le démanger de révéler l’étendue de son talent et de revendiquer la paternité de La Vie devant soi ou de Gros-Câlin.
Il consacre quelques minutes de cet entretien à l’évocation de son ex-femme, la belle actrice Jean Seberg, suicidée en 1979, et ce sont des lignes très pudiques et d’autant plus émouvantes.
Bien sûr, on retrouve dans ce recueil d’entretiens, des choses qu’il avait déjà révélées dans ses romans autobiographiques, comme La Promesse de l’aube, mais ces entretiens ont tout de même une saveur particulière, en nous restituant le ton de la conversation et la liberté de parole de Gary.
Un livre qui nous met en contact direct avec Romain Gary et qui nous le rend plutôt sympathique !
Par ailleurs, Romain Gary a eu une vie riche et brillante, s’est frotté à l’Armée, à la Politique, à l’espionnage, au cinéma, et ce livre possède aussi un intérêt historique notable.

Extrait page 90

J’ai divorcé de Jean Seberg en 1970, en partie parce que l’idéalisme de cette jeune femme se heurtant à des déceptions continuelles était ce que j’avais déjà vécu jeune homme et je ne pouvais pas le tolérer, je ne pouvais pas le supporter, je ne pouvais pas le suivre, je ne pouvais pas lui tenir compagnie, je ne pouvais pas l’aider et j’ai capitulé en quelque sorte sans jamais cesser de m’occuper d’elle avec les conséquences tragiques que le monde entier connaît aujourd’hui et dont je refuse absolument de parler désormais, après avoir donné à ce sujet une conférence de presse dont les répercussions en Amérique ont été certaines puisque les reproches que je faisais au FBI ont été confirmés par le chef du FBI lui-même, Monsieur Webster.

Liebster Award 3.0

J’ai été nominée par Une vie, des livres pour participer au Liebster Award 3.0 et je la remercie d’avoir pensé à moi !

Pour participer à ce Tag, quatre simples étapes :

1. Remercier le blogueur qui vous a nommé → fait
2. Répondez aux questions qui vous ont été posées
3. Nommez 5 autres blogueurs
4. Posez 6 nouvelles questions

Voici mes réponses aux 6 questions :

1 ) Quel est l’auteur le plus représenté dans ta bibliothèque ?
Sans doute Romain Gary dont je possède une dizaine de romans, l’un de mes écrivains préférés.

2) Comment choisis-tu les livres que tu achètes : selon une liste d’envies, en les sélectionnant avant de les acheter, au feeling, etc. ?
Les blogs que je suis me donnent beaucoup d’idées de lectures, mais aussi les revues de poésie, et je vais également me promener en librairie pour découvrir des auteurs que j’ignore. J’écoute aussi les conseils d’amis. Tous les moyens sont bons pour découvrir des livres !

3) Aimes-tu/aimais-tu tes lectures obligatoires à l’école ?
C’était variable. Parfois ça m’ennuyait tellement que je laissais tomber au bout de 30 pages. Mais, grâce à l’école, j’ai découvert La Chute de Camus et Les Fleurs du Mal, que j’ai adorées.

4) Partages-tu tes lectures avec ton entourage (famille, amis, collègues…) ou seulement via ton blog/tes réseaux sociaux ?
J’ai la chance d’avoir un entourage qui aime les livres et avec qui je peux parler de mes lectures.

5) As-tu des centres d’intérêt incompris ou qui paraissent loufoques aux yeux de certains ?
Pendant des années ma passion pour la poésie m’a attiré des moqueries mais ça s’est beaucoup arrangé !

6) Quel est ton dessert préféré ?
J’aime beaucoup la glace au cassis avec quelques fruits rouges et un peu de chantilly par-dessus.

***
Je nomme donc les cinq autres blogueurs suivants :

– Eléonore du blog A mes heurs retrouvés
Madame Lit
Bonheur des yeux et du Palais
Laurence Délis
La Barmaid aux Lettres

qui devront (si elles le souhaitent) répondre à ces questions :

Si tu pouvais voyager dans le temps, vers quelle époque irais-tu ?
Si tu pouvais ressusciter un personnage célèbre du passé, qui aimerais-tu rencontrer ?
Aimes-tu voir les adaptations au cinéma des livres que tu aimes ?
Est-ce que tu gardes longtemps tes lectures en mémoire ?
Que cherches-tu dans un livre ?
Quelle est la musique ou la chanson qui te rappelle le plus de souvenirs ?

***

Interview du poète Denis Hamel

Bonjour Denis, tu viens de faire paraître en l’espace d’un an deux recueils de poèmes (Le Festin de Fumée chez Petit Pavé en 2016 et Saturne chez Polder en 2015), peux-tu nous expliquer dans quelles circonstances ces publications ont eu lieu ? Comment définirais-tu la différence de styles entre ces deux recueils ?
D.H. : Les poèmes ont été écrits entre 1999 et 2014. J’ai commencé à envoyer des manuscrits en 2008. Saturne est un long poème alors que Le festin.. est plus éclaté et composite.

D’une manière générale, qu’est-ce qui, selon toi, caractérise ta poésie ?
D.H. : Certainement la mélancolie. « La sagesse ne viendra jamais » dit Debord.

Y a t-il des situations ou des états d’âme qui favorisent ton inspiration plus que d’autres ? As-tu des rituels d’écriture ?
D.H. : Environ 80% des poèmes ont été écrits sur mon lieu de travail. Chez moi, j’aime écouter Morton Feldman pour écrire. Sa musique me stimule.

Peux-tu nous dire comment tu es venu à l’écriture poétique ? Quel est le premier livre de poèmes qui t’a marqué ?
D.H. : J’ai commencé à lire de la poésie en 1995, à en écrire en 1999. Je venais d’avoir le diplôme de l’école de bibliothécaire de l’institut catholique. Les premiers poèmes qui m’ont bouleversé sont peut-être ceux de Trakl, en livre de poche, prêté par un ami que je ne fréquente plus aujourd’hui.

Y a-t-il des livres ou des auteurs – pas forcément de poésie – qui ont influencé ton écriture ?
D.H. : Beckett, Schopenhauer, Michaux, Mallarmé …

Penses-tu qu’il existe des critères objectifs pour juger un poème, ou crois-tu que ce soit instinctif
D.H. : L’ennui est un critère négatif objectif. Il est impossible de croire que l’on s’ennuie et de se tromper. C’est une sensation irréfragable, comme disent les philosophes modernes.

Tu m’as dit quelquefois que tu écrivais plus quand tu étais malheureux que quand tu étais heureux, comment l’expliques-tu ?
D.H. : L’écriture est certainement une forme de résistance au malheur.

Tu es un grand lecteur de philosophie, penses-tu qu’il existe des liens ou des passerelles entre poésie et philosophie ?
D.H. : Certainement, mais ce sont des liens souterrains et inapparents.

As-tu déjà écrit autre chose que de la poésie ?
D.H. : Oui, je travaille depuis 2009 sur un court roman.

Les dadaïstes disaient que l’art était « un produit pharmaceutique pour imbéciles », comment juges-tu cette assertion ?
D.H. : Je trouve cette assertion sans intérêt. Provocation à la petite semaine.

Que penses-tu de ceux qui disent que la poésie n’est qu’un jeu verbal ?
D.H. : Il y a une part de jeu, oui, mais ça va plus loin.

Penses-tu que la poésie dite expérimentale offre des perspectives intéressantes ?
D.H. : Toute la poésie qui m’intéresse pourrait être dite expérimentale.

Comment expliques-tu que la poésie intéresse si peu de lecteurs ? Penses-tu qu’il soit possible d’y remédier ?
D.H. : Lire de la poésie demande du temps et de la patience.

Peux-tu nous parler de tes projets d’écriture ?
D.H. : Mon roman commencé en 2009.

Merci d’avoir bien voulu me répondre.

Interview de Sibylline, créatrice du site Lecture/Ecriture

Je voudrais présenter aujourd’hui un site littéraire que j’aime beaucoup et qui s’appelle Lecture/Ecriture.
Sa créatrice et animatrice, Sibylline, a accepté de répondre à mes questions sur la vie de ce site.

–        Bonjour Sibylline.  Quelle était ton idée quand tu as créé le site Lecture/Ecriture ? Y a-t-il des spécificités de Lecture/Ecriture par rapport aux autres sites littéraires ?

J’ai eu internet chez moi il y a une dizaine d’année (je n’étais pas parmi les précurseurs, j’avais même l’impression que cela n’allait pas m’intéresser, en quoi je me trompais fort.) J’ai tout de suite visité tous les sites littéraires que j’ai pu trouver et j’ai participé à certains. Au bout d’un moment, j’ai constaté que cela ne me satisfaisait pas. J’étais gênée d’abord par les publicités avérées ou dissimulées car ce que j’avais tout de suite compris avec le net, c’est que c’était un lieu unique où l’on pouvait échapper totalement aux lois de la rentabilité et du commerce, alors pourquoi ne pas le faire? Le royaume du gratuit et du bénévolat, le royaume de la libre expression aussi. Cette liberté était assurée par l’usage de pseudos ce qui permettait à chacun de s’exprimer librement sans avoir à subir la réprobation de ses voisins, employeurs, familles… et, en ce qui concerne les livres par exemple, la parole pouvait être donnée à de vrais lecteurs, des gens dont ce n’était pas le métier de lire, qui faisaient cela uniquement parce qu’ils aimaient le faire. Des gens qui ignoraient superbement les plans marketing des maisons d’édition, qui ne connaissaient, ni les éditeurs, ni les auteurs, ni les agents littéraires et ne se souciaient ni de les flatter, ni de les vexer. Ils lisaient juste ce qui les tentaient et disaient ensuite ce qu’ils en avaient pensé.

–         Pensais-tu que le site prendrait une telle ampleur quelques années après ?

Je ne m’étais pas posé la question. Je ne me la pose toujours pas. Lecture/Ecriture s’est révélé avoir une vraie vie autonome. Il est vivant. Il se meut, croît et se diffuse de façon naturelle et sans plan de carrière. Il ne se préoccupe pas d’être, il est.

–         Combien de visites as-tu par jour (ou par semaine) ?

Elles sont vraiment nombreuses et le site peut se vanter d’être bien et assidument fréquenté. Mais ce n’est pas pour rien que le compteur du site n’affiche pas les visites, nous ne voulons pas d’un jugement basé sur la quantité, ni entrer dans une logique de compétition. Pas plus que dans celle de la rentabilité. Nous sommes en dehors de ce système. Lecture/Ecriture est très visité, mais même s’il ne l’était pas, il existerait quand même et au fond, cela ne changerait rien à ce qu’il est, cela ne changerait que la connaissance que les autres en ont.

–         Quels sont les livres ou les auteurs qui attirent le plus de visiteurs : les grands classiques, les best-sellers, les dernières parutions … ? Y a-t-il un genre plus populaire que les autres ?

Eh bien, sans surprise, les classiques sont très visités et sûrement par des jeunes qui ont à en parler pour leurs cours et veulent s’en économiser la lecture. Mais ils peuvent globalement être déçus car ce que nous en disons a beau être assez souvent intéressant, ce n’est pas ce que leurs professeurs attendent d’eux. Ce ne sont pas des analyses scolaires, ni par le fond, ni par la forme. Par contre, pour peu qu’ils soient prêts à un effort, il se peut tout autant que ce que nous en disons leur montre que ces romans peuvent intéresser des gens qui n’ont aucune obligation de les lire et leur indique le plaisir que l’on peut y trouver.

Aux périodes de rentrées littéraires, les nouveautés sont très consultées aussi car les lecteurs ont envie d’avoir les commentaires de simples lecteurs comme eux et pas seulement des critiques officiels du monde littéraire.

Et en permanence, quand un livre ou un auteur fait parler de lui, il a un pic ici, les visiteurs venant voir de quoi il s’agit au juste et ce que nos lecteurs en ont pensé.

–         Selon toi, quelles sont les qualités requises pour être un bon critique ?

Tout d’abord, nous ne sommes pas des critiques, donc je ne saurais répondre à cette question. Nous sommes juste des lecteurs bavards. Nous aimons non seulement lire, mais encore parler de nos lectures. Notre plus grand plaisir : trouver quelqu’un qui a lu le même livre et en discuter avec lui. Même si son avis est différent du nôtre. Et un tout grand plaisir encore : faire lire des livres qui nous ont plu à des gens qui autrement, ne l’auraient pas fait. Faire découvrir des auteurs à côté desquels nos visiteurs auraient pu passer.

Et pour revenir à ta question, pour être un bon participant à Lecture/Ecriture, il faut aimer lire, aimer parler de ses lectures et être capable d’exprimer son ressenti et l’argumenter par écrit. C’est tout.

–         J’ai vu que tu acceptes pratiquement tous les genres de livres, des romans aux guides pratiques en passant par les guides de voyage et les bandes dessinées. Mais y a-t-il des genres exclus du site ? Accepterais-tu par exemple la critique d’une méthode de japonais, d’un dictionnaire des synonymes, d’une revue de poésie contemporaine, ou d’un livre de mathématiques ?

Tout d’abord, une des limites est qu’il faut que le livre soit publié par un vrai éditeur, nous ne commentons pas l’édition à compte d’auteur. Je sais que beaucoup de grands auteurs ont commencé comme cela et il est même possible que cela puisse être une bonne façon de commencer, mais il est tout autant indéniable que l’on trouve une foule d’ouvrages sans aucun intérêt dans l’édition à compte d’auteur. Nous avons donc placé cette limite : pas d’autoédition. En dehors de cela, je dirais qu’il faut qu’il y ait une rédaction et une intention dans cette rédaction. Parmi ceux que tu cites, nous ne prendrions pas les dictionnaires (qui ne sont pas rédigés) pour le reste, faudrait voir…

–         Toi-même, quand as-tu commencé à t’intéresser à la littérature ?

Je me suis toujours intéressée à la lecture. Mais vraiment toujours, depuis mon premier abécédaire. Ça a été en permanence une de mes passions.

–    As-tu un métier en rapport avec les livres ?

Non, cela fait partie des activités que je fais purement pas amour, et pour aucune autre raison plus rationnelle.

–         J’ai vu que lorsqu’on avait écrit au moins dix critiques pour Lecture/Ecriture, on pouvait participer à la partie Ecriture du site : en quoi consiste cette partie Ecriture ?

C’est très simple. On peut envoyer un texte (une nouvelle ou un poème), tout comme on envoie ses commentaires de lecture et il est mis en ligne dans la partie « Ecriture ». On peut en envoyer un à chaque fois qu’on a envoyé 10 commentaires de lecture. Pour un poème, sauf s’il est vraiment très long, je pense qu’on pourrait en mettre un pour 5 commentaires de lecture. Nous avons dû établir ce quota car nous étions envahis par des gens qui entendaient limiter leur participation au site à une profusion de leur propre production, parfois même sans s’être souciés de la travailler un peu. Ce qu’ils ne font plus en étant limités. Mais dans le cas contraire, il ne faut pas hésiter à utiliser cette possibilité que Lecture/Ecriture offre de diffuser ses propres textes.

–         Que penses-tu des blogs littéraires?

Je les aime beaucoup. Beaucoup des participants à Lecture/Ecriture tiennent un blog littéraire. Et leur participation au site vaut des visites à leur blog. Les blogs et le site ne font pas double emploi. Le blog est un espace personnel où l’on parle plus de soi, où l’on papote, que l’on illustre à sa guise, sur lequel on reçoit publiquement des avis etc. Par contre, quand un texte est vieux de plusieurs mois (ou années) il devient difficile de le garder facile à trouver pour le visiteur. C’est là que Lecture/Ecriture est utile. Tous les textes restent toujours facilement repérables et accessibles. Le site est plus comme les archives classées des blogs.

Mais il y a aussi des lecteurs qui n’ont pas le désir ou le temps de tenir un blog (c’est très chronophage, comme on le sait) mais qui veulent tout de même s’exprimer sur leurs lectures. Ceux-là sont chez eux sur Lecture/Ecriture. Ils y ont leur page, ils s’y expriment à chaque fois qu’ils le veulent (souvent ou rarement à leur gré) et peuvent recevoir des réactions s’ils joignent une adresse mail à leur signature. Là, Lecture/Ecriture est l’auberge espagnole des lecteurs non blogueurs.
–         Quels sont tes rapports avec les lecteurs du site?

Je tiens beaucoup à avoir des contacts personnels et humains avec chaque lecteur. Je ne suis pas un robot ni même un humain bureaucratique. Pour moi chaque lecteur est bien une personne individualisée et avec qui je peux bavarder. Non seulement je le peux, mais j’aime bien. Les lecteurs m’intéressent.

–         Comment choisis-tu l’auteur du mois ?

Le choix de l’auteur du mois est un choix difficile qui se fait à partir des suggestions des lecteurs. Il faut un auteur qui présente un vrai intérêt littéraire, il faut qu’il ne soit pas déjà sur le site (ou presque pas). Il faut qu’il ait plusieurs livres publiés en français etc. Tu vois le genre de critères qui entrent en jeu. Mais tout lecteur peut faire une suggestion, elle sera considérée.

–         Comment se passent les interviews d’écrivains publiées sur le site – acceptent-ils facilement l’interview ?

Oui, mais c’est une partie du site qui est un peu à l’abandon en ce moment, faute de temps. Cela demande énormément de travail (contacts, déplacement, retranscription etc.). Mais le site accueille volontiers celles qui lui sont envoyées par ses participants. N’hésitez surtout pas! Tout le monde peut rencontrer un écrivain à un salon du livre, une signature etc. et lui poser quelques questions en enregistrant les réponses.

–         Comment voudrais-tu voir évoluer le site ?

Mon souhait le plus vif serait que nous ayons davantage de participants. Plein. De toutes sortes. Que davantage de lecteurs n’hésitent pas à nous envoyer leurs avis sur leurs lectures. C’est une chose toute simple. Il suffit de prendre son clavier et d’écrire ce que l’on dirait à un ami à qui l’on parlerait du livre que l’on vient de finir. Nos lecteurs sont déjà nombreux mais j’en voudrais plus. J’ai l’impression que les gens n’osent pas. Ils ne s’autorisent pas à s’exprimer. Il se disent qu’ils ne sont pas critiques littéraires. Certes, ils ne le sont pas, mais ce n’est pas non plus ce que l’on demande aux participants à Lecture/Ecriture. Ils sont lecteurs et c’est tout ce que nous attendons d’eux : ça et qu’ils prennent la parole. Venez nous rejoindre !
–         Merci de m’avoir répondu 🙂