Une recension de mon livre Excursions poétiques par Frédéric Perrot

Merci à Frédéric Perrot – poète, écrivain et blogueur littéraire – pour sa chronique sur mon nouveau livre Excursions poétiques, paru très récemment chez Z4 Editions.
A lire sur son blog Le Bel de Mai :

https://beldemai.blogspot.com/2023/05/sur-excursions-poetiques-de-marie-anne.html

Une recension de mon livre « Excursions Poétiques » par Patrice Maltaverne

Patrice Maltaverne, poète, éditeur au Citron-Gare et animateur de la revue Traction-Brabant, vient de faire paraître sur son site Poésie Chronique ta Malle une recension à propos de mon livre Excursions poétiques, paru il y a une quinzaine de jours chez Z4 Editions.
Merci à lui !

Ci-dessous le lien vers sa chronique

http://poesiechroniquetamalle.blogspot.com/2023/05/excursions-poetiques-de-marie-anne-bruch.html

Un de mes Poèmes sur une chanson de Billie Holiday

Dans le cadre du Printemps des Artistes, je vous propose la lecture de l’un de mes poèmes.
Il est extrait du recueil La Portée de l’Ombre, publié en 2020 chez Rafael de Surtis, et que l’on peut commander sur leur site en suivant le présent lien.

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Without your love,
Billie Holiday – 1937

C’est une voix chargée de sanglots et de nostalgie mais qui garde un détachement pudique, une hauteur de vue, peut-être un flegme aristocratique.
On sent dans cette voix le poids d’un passé amer, une grande expérience de la vie à cause de laquelle on ne se fait plus aucune illusion et on craint de voir le bonheur s’échapper quand on le croise, parce qu’on n’en a pas l’habitude et parce que jusque-là quelqu’un vous l’a toujours gâché, ce qui empêche de faire confiance au présent et, encore moins, à l’avenir.
C’est la voix d’une femme trop profondément meurtrie pour être encore capable d’évacuer sa tristesse dans des larmes – elle ne sait plus pleurer mais les sons qui sortent de sa gorge pleurent à sa place.
Cette voix caressante et veloutée, pleine de douces inflexions, est pourtant tout le contraire d’une voix suave ou lisse : elle possède un grain très subtil et texturé comme le grain d’une photo en noir et blanc aux ombres tamisées.
J’ai découvert cette chanson il y a une vingtaine d’années et, même si je suis tout de suite tombée sous son charme, je n’ai commencé à évaluer la complexité et la richesse de cette voix qu’au fur et à mesure des années.

Marie-Anne Bruch

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Des Extraits de mon nouveau recueil « Excursions poétiques »

Couverture du recueil chez Z4 Editions

Bonjour à tous !
Je vous annonçais il y a quelques jours la très prochaine publication de mes « Excursions poétiques » chez Z4 Editions.
Mais peut-être seriez-vous intéressés par la lecture de quelques extraits de ce recueil, pour voir plus clairement de quoi il s’agit.

Comme ce sont des proses parfois un peu longues (deux-trois pages), j’ai choisi des passages significatifs.

Première Moitié de mon excursion rue de Bercy

Selon les rencontres surgissant dans nos vies, certains quartiers de Paris sortent brutalement du néant et s’imposent à nous avec insistance, avant de sombrer à nouveau dans les ténèbres de l’infréquenté, voire de l’infréquentable, lorsque le couperet de la rupture est tombé. Ainsi, Bercy, sous ses faux airs de cité utopique, m’apparaît aujourd’hui d’un modernisme vétuste et poussiéreux, pour ne pas dire d’un futurisme dystopique. Les passants déambulent au rythme plus que lent d’un vagabondage surencombré et désarmant.
La rue a beau aligner à touche-touche une longue enfilade de cafés tape-à-l’œil et aguicheurs, on imagine difficilement un endroit moins convivial que les abords de ce métro.
Contrairement à la plupart des coins de Paris que j’ai pu fréquenter, ici mon regard attire les regards et ma posture fixement contemplative dirige droit vers moi les scrutations inquiètes et le désir de comprendre. Curieux de savoir ce qui me rend si curieuse, ils ont des étonnements que je préfère ne pas trop titiller.
Je suis passée tout à l’heure entre le ministère des Finances et le Palais omnisports, sorte de décor qu’on choisirait volontiers pour agrémenter ses cauchemars les plus kafkaïens, et j’ai songé qu’on ne pouvait voir ce type de configuration urbaine exclusivement que sur la rive droite. Il plane souvent de ce côté de la Seine une atmosphère de hall de gare à ciel ouvert, de gigantisme impersonnel et glacial où l’âme se sent comme prise au piège et condamnée à l’avance aux errances.
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Deuxième Moitié de mon excursion aux Buttes-Chaumont

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Faute de siège fréquentable, je quitte le parc et vais me réfugier dans une coquette pâtisserie, à la terrasse aussi minuscule qu’attrayante. 
On m’a demandé si je voulais mon café « doux, moyen ou fort » et je me suis sentie, l’espace d’un instant, aussi dépaysée que si je m’étais trouvée sous une tente touareg ou dans une yourte kirghize, avant de réaliser que cette coutume inconnue était tout à fait bienvenue, délectable, et qu’il serait bon de la répandre largement à travers la capitale.
Sur la porte de la boutique un écriteau prévient que la caisse est vidée chaque soir, type de notule que l’on ne voit pas dans mon quartier, et qui m’inspire un douloureux respect pour cette pâtissière aux cafés pleins de sollicitude. 
Un passant s’arrête brutalement à ma hauteur, atterré devant le cadran de son smartphone, et il lance un juron franc et massif, manifestement ravi que j’en sois le témoin auditif et visuel et que ma boisson me tienne captive à cette place, bien forcée de prendre acte et d’opiner. 
Un homme d’âge mûr, épais et trapu, aux guenilles verdâtres, semble arpenter le quartier en tous sens et prend parfois les quidams à partie de je ne sais quel incroyable coup du sort, suscitant de brusques écarts et autres embardées de parkas prudentes.
Certes, je sais que le 19e arrondissement n’est pas le plus privilégié de Paris mais je ne suis pas venue ici pour examiner les pauvres dans leur milieu naturel – et moi-même, si j’en crois la sacro-sainte statistique, ne suis-je pas installée, statique et plus ou moins stoïque, sous les seuils insurmontables d’une survie instable, depuis quelques lustres ?
Il tombe un infime crachin – à peine une poudre d’eau, dirais-je – à travers ce froid gris et presque ensorcelant d’uniformité.  Les Buttes-Chaumont sont mon jardin parisien favori mais je ne m’y suis promenée que quatre fois en un demi-siècle. Et à chaque visite, je m’enchante de le voir encore plus beau que dans mon souvenir et je n’ai pas besoin de le fréquenter assidûment pour raviver ma préférence ou pour affermir ma certitude. Jardin romantique et charmeur, dont je n’avais encore jamais vu l’apparence hivernale, et auquel ces froides ondées et ces voiles de brouillard donnent des airs de vaporeuse campagne anglaise. 

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Vous pouvez commander le livre sur le site de Z4 Editions :
Une remise de 15% est accordée pour toute commande avant le 7 mai

Le lien vers le site : https://z4editions.fr/product/excursions-poetiques/

Merci par avance de votre curiosité !

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Parution de mon nouveau recueil « Excursions Poétiques » chez Z4 Editions

C’est avec grand plaisir que je vous annonce la publication des « Excursions poétiques« , mon sixième livre depuis 2014.
Vivant à Paris depuis plus de quarante ans, j’ai souhaité consacrer à « ma » ville un recueil sensible, ironique et intime.

L’illustration de couverture est « La Tour Eiffel » (1925) de Robert Delaunay.

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Quatrième de Couverture :

Dans ce recueil, Marie-Anne Bruch nous convie à une promenade parisienne, de quartier en quartier et au fil des saisons.

Du parc Montsouris à la place de la Bastille, de l’île de la Cité aux buildings de la Défense, nous partageons avec elle, un café en terrasse ou une pause dans un square. Observatrice attentive, elle nous offre des croquis vivants, rythmés et souvent cocasses de la capitale et de ses habitants, dans des proses où la description réaliste côtoie sans cesse les parages de la fantaisie et de l’imaginaire.

Surtout, ces textes pleins de saveurs, de couleurs et de souvenirs nuancés, sont l’occasion pour la poétesse de jouer avec les mots, leurs résonnances et leurs échos.

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Voici le lien vers le site de Z4 Editions pour davantage d’informations et pour commander le livre :

En commandant le livre avant le 7 mai, vous bénéficiez d’une remise de 15%.

Un de mes poèmes paru dans « Poésie Première »

Couverture de Poésie Première, numéro 84

Le numéro 84 de la revue « Poésie Première », paru en janvier 2023, avait pour thème le Voyage et j’ai l’honneur et le bonheur de figurer à son sommaire, avec un de mes poèmes écrits à l’été 2022 et jusqu’ici inédit.

C’est un heureux hasard que le thème de la revue rejoigne celui du Mois Thématique de mon blog – de même que celui de mon poème – et on croirait presque à une sorte de conjonction zodiacale spécifique… si on était superstitieux.

Trains de haut vol

Dans le train de mon âge à vitesse grand V
J’ai souvent végété sous les couleurs du vent
Le temps venu par vagues emmêlait nos cheveux
Et nous devions pouvoir et nous voulions dévier.
(Le rêve m’entortille et le réveil m’embrouille.)

C’est le V de l’envol qui referme son aile
Et la nuit de velours épaissit ses volutes
Et la nuit envoûtait nos fatigues voûtées
Nuits de mica doré refondues en plomb gris
C’est l’alchimie de l’aube et des ères trop neuves.

Dans le train de mon âge et au son du roulis
J’ai perdu mon bagage et gagné un parcours
Vases communicants entre l’esprit et l’âme
De l’un à l’autre j’ai mis de l’eau dans mon cœur
Oui tant d’eau a passé sous les ponts innocents
Tant de sang fut pressé pour le vin de l’histoire.

Marie-Anne BRUCH

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Publication de mes poèmes sur le site « La Page Blanche »

Novembre sera entièrement consacré à l’Allemagne mais je fais une petite parenthèse aujourd’hui pour vous signaler que j’ai été très chaleureusement accueillie sur le site de la revue poétique « La Page Blanche », animée, entre autres, par Pierre Lamarque, Constantin Pricop et Matthieu Lorin. Un site riche et foisonnant sur lequel figurent déjà soixante-sept auteurs, réunis de façon permanente autour du « Dépôt ».

Voici le lien vers la Liste de tous leurs auteurs :

https://lapageblanche.com/le-depot/inventaire

Voici le lien vers ma propre page où vous trouverez ma présentation et deux pages de poèmes :

https://lapageblanche.com/le-depot/inventaire/32-marie-anne-bruch

Et, plus précisément, voici le lien vers trois « Excursions à travers Paris » qui sont des poèmes en proses, que j’ai écrits dans divers quartiers de la capitale, et qui feront partie d’un recueil plus vaste, actuellement en cours de création :

https://lapageblanche.com/le-depot/inventaire/32-marie-anne-bruch/excursions-a-travers-paris

Merci de votre curiosité !

Quelques uns de mes derniers haïkus

Voici quelques haïkus que j’ai écrits au printemps dernier, au cours de mes promenades, de mes rêveries et de mes sorties à Paris et aux alentours.

Cerises bigarreaux

Vivre à cheval
Sur deux siècles – le deuxième
Me désarçonnera.

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Enfermer les fous
Pour qu’ils deviennent sages !?
– Les sages sont fous !

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Pour mieux entendre
La Sonate au Clair de Lune –
Chausser mes lunettes.

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Marcher à grand pas
En direction de la lune
Sans m’en rapprocher.

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« Le marteau sans maître »
Va bien avec mon yaourt
– Boulez aux pistaches

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Bonnet jusqu’aux yeux
Et les manches jusqu’aux ongles
le bébé sommeille.

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Avant le spectacle
Vocalises en coulisses
– murmures dans la salle.

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Ornières des forêts –
des tessons d’azur limpide
Luisent dans la boue.

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Concupiscence
Du merle sur sa branche
– les cerises rougissent

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D’archet en archet
– les loopings cadencés
d’une mouche mélomane.

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La statue se pare
des couleurs d’un vitrail
– joyaux du soleil.

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N’hésitez pas à me dire lesquels de ces haïkus vous préférez ou ce qu’ils vous inspirent.

Quelques uns de mes derniers haïkus

Je vous souhaite à tous un très Joyeux Noël et plein de bonnes choses pour cette fin d’année, surtout la chaleur humaine et la joie d’être réunis avec vos proches, ce qui n’était pas forcément possible l’année dernière… et même si les menaces de restrictions planent une fois encore au-dessus de nos têtes, avec ce virus qui n’en finit pas de passer en revue l’alphabet grec ! Espérons qu’il ne devienne pas l’alpha et l’oméga de nos prochaines années ou nous finirons tous en patients lambda des cabinets de psy !

Pour ce moment festif, je partage avec vous quelques uns de mes haïkus inédits, retrouvés parmi mes brouillons plus ou moins récents (ou plus ou moins anciens, comme on voudra).
J’y ai ajouté aussi deux tanka (poèmes japonais de cinq vers).

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muscat

De part et d’autre
de la vitre du vivarium –
un certain sang-froid.

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Brumeuse nostalgie –
Ton doigt effleure la pruine
d’un grain de muscat.

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Quand un hérisson
rencontre une châtaigne –
Parlent-ils d’oursins ?

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La pensée va-t-elle
plus vite que la lumière ?
Pas l’ombre d’une idée !

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Devis parodontal
et sourire éclatant
de la dentiste.
Je vais l’avoir dans l’os
l’adieu à mes quenottes.

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Comment ai-je pu
tirer à moi tout l’édredon ? –
Tes yeux dans la nuit.

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Le merle immobile
sur le cerisier sans fruit –
Patience d’automne.

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Tensions de la laisse
entre le maître et son pit-bull –
Tendue, je suis lâche.

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Le garde-manger
de l’araignée absente
pend à la fenêtre.
Ce filet à provision
Fait un joli voilage.

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Jolis gazouillis –
mais le saule pleureur
reste inconsolable.

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Vingt ans déjà
que mon père n’est plus –
Un jardin sans arbre.

Marie-Anne Bruch

Deux de mes derniers poèmes rimés

J’ai écrit ces poèmes au printemps et été 2021.
Merci de ne pas les diffuser sans mon autorisation.

transilien, intérieur du train

Eloge de la SNCF

Rouler en transilien dans la campagne rase,
Voir filer les hameaux tagués et les terrains
Vagues, ce n’est pas très folichon, à la base.
Un genre de torpeur fadasse vous étreint.

De gare en gare, nous roulions dans cet écrin
D’ennui morose, quand j’entendis cette phrase,
Dite sur un ton simple, aimable et sans emphase :
« Prenez garde à la marche en descendant du train ! »

Que la SNCF parle en alexandrin
Au pauvre banlieusard que son train-train écrase,
Cela aurait de quoi me mener à l’extase
(Est-ce excessif ? Un brin ? Sans frein ? Ou a tout crin ?)

Maintenant, chaque fois que j’ai l’esprit chagrin,
Je pense à cette phrase audacieuse et courtoise
Qui me sied ! Pour un peu, je me croirais en phase
Avec ce monde ultra-néo-contemporain.

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Eloge de la Bêtise

Je suis bête mais c’est à moitié fait exprès
Et je n’ai de l’esprit que par inadvertance
Mais j’en ai d’autant plus que j’entre dans la danse
De plus crétins que moi (à ce qu’il me parait).

Les intellos pédants qui tiennent toujours prêt
Un fumeux paradoxe empreint d’intelligence,
Je leur sors aussitôt une plate évidence,
Digne de Lapalisse – ils en sont pour leurs frais !

Par l’électrique essor de leurs brillants neurones
Ils croient pouvoir prétendre aux merveilleuses zones
De tranquille bonheur où ma stupidité

Me mène sans effort ni qualité majeure.
Ils sont trop malins pour voir cette vérité :
La raison du plus bête est toujours la meilleure !

Marie-Anne Bruch

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