Ces deux poèmes sur le peintre flamand du 16e siècle Breughel sont extraits des « Poèmes » de William Carlos Williams paru dans la « collection bilingue » des éditions Aubier. Mon livre date de 1981. La traduction, les notes et l’introduction sont de Jacqueline Saunier-Ollier.
Cet article prend place dans le Printemps des Artistes puisqu’il est question de peinture.
Et cette chronique rentre aussi dans le cadre du défi « un classique par mois » de l’écrivain, poète, éditeur et blogueur Etienne Ruhaud : il s’agit de découvrir chaque mois un auteur classique que l’on n’a encore jamais lu. Voici le lien vers son blog Page Paysage.
Biographie du poète
William Carlos Williams (1883-1963) est un poète, traducteur, critique littéraire et romancier américain.
Il est un des grands représentants du modernisme américain, participant aux mouvements de l’imagisme et de l’objectivisme dont il est l’un des membres fondateurs. Sa poésie est d’abord proche de celle d’Ezra Pound puis s’en éloigne. Il cherche à présenter des objets pour leur valeur propre et non dans une perspective métaphysique. Il s’agit aussi pour lui de rendre compte de l’expérience américaine, alors que beaucoup d’écrivains modernistes sont exilés en Europe.
Peu connu pendant de nombreuses années, il acquiert la reconnaissance après la Seconde guerre mondiale, avec ses poèmes Paterson, Asphodèle et Tableaux d’après Breughel, bien que deux de ses poèmes les plus cités, La Brouette rouge et Le Grand Chiffre, aient été publiés dès 1923. Il devient alors une référence majeure pour les écrivains de la Beat Generation.
(Source : Wikipédia)
Biographie succincte de Breughel
Pieter Brueghel ou Bruegel dit l’Ancien, parfois francisé en Pierre Brueghel l’Ancien est un peintre et graveur brabançon né vers 1525 et mort le 9 septembre 1569 à Bruxelles dans les Pays-Bas espagnols.
Avec Jan Van Eyck, Jérôme Bosch et Pierre Paul Rubens, il est considéré comme l’une des grandes figures de la peinture flamande, et l’une des principales de l’Ecole d’Anvers.
Il est le père des peintres Pieter Brueghel le jeune (1564-1636) et de Brueghel de Velours (1568-1625).
(Source : Wikipédia)
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(Page 205)
La danse
Dans le grand tableau de Breughel, Danse des Paysans,
les danseurs tournent, ils tournent et
retournent, aux accents criards et cuivrés et
nasillards de cornemuse, d’un cor et de violons
basculant leurs panses (rondes comme les chopes
épaisses dont ils endiguent les flots)
leurs hanches et leurs panses
pour les faire tourner. Gambadant et tournoyant
autour du champ de foire, tortillant de la croupe, ces
guiboles doivent être solides pour supporter des
mesures aussi endiablées, tandis que les danseurs caracolent
dans le grand tableau de Breughel, Danse des Paysans.
(1944)
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(Page 361)
Les chasseurs dans la neige
Partout c’est l’hiver
montagnes glacées
à l’arrière-plan retour
de la chasse c’est le soir
à gauche
de robustes chasseurs ramènent
la meute l’enseigne
qui pend d’un
gond cassé est un cerf un crucifix
entre les bois la froide
cour d’auberge est
déserte seul un énorme feu
flamboie attisé par le vent alimenté par
des femmes qui se serrent
contre lui sur la droite au-delà de
la colline un damier de patineurs
Breughel le peintre
à qui rien n’échappait a choisi
un buisson meurtri par l’hiver comme
premier plan pour
compléter le tableau..
(1960)
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lire aussi de William Carlos Williams aux Editions Seghers (bilingue) le magnifique Scènes et portraits
et vu par hasard il y a quelques jours le film fort original Le Moulin et la Croix (2011) sur la vie et la peinture de Breughel voir https://www.youtube.com/watch?v=RYhq9V97mnI
Bonjour, merci beaucoup de votre commentaire et de ces références ! Je suis actuellement en vacances et ne peux pas regarder de vidéo sur YouTube. Contente de savoir que Seghers a également publié William Carlos Williams. À vrai dire le gros livre bilingue des éditions de l’Aubier que j’ai me suffit déjà amplement 🙂 bonne journée à vous !
Merci Marie-Anne pour les tableaux et les poèmes. J’aime beaucoup et je suis contente de lire ton billet. Bonnes vacances!
Bonjour Nathalie, merci beaucoup de ton gentil message ! Justement je voulais t’écrire pour te dire que je n’arrive plus à mettre de commentaires sur ton blog. On me dit à chaque fois que je ne suis pas connectée alors que je le suis. Et ça ne me fait pas ça sur les autres blogs. C’est embêtant, mais je réessayerai plus tard. Bien amicalement. Marie-Anne
Belle mise en perspective et découverte des poèmes pour moi. Merci et bonnes vacances !
Bonjour Matatoune, c’est vrai que les tableaux et les poèmes s’éclairent mutuellement. Merci de me souhaiter des bonnes vacances, c’est gentil 🙂 J’essaie de continuer à suivre un peu les blogs, mais ce n’est pas évident. Bonne semaine à toi
belle idée de commenter une peinture par la beauté d’un poème. bonnes vacances où que vous soyez !
Merci Natlarouge, je suis en vacances près de chez moi mais je suis prise toute la journée par de multiples activités et sorties dans la capitale, n’étant pas toute seule en ce moment. Quand je retrouverai du temps pour moi ce sera plus facile. Bonne journée à vous !
Cela fait du bien de changer d activité
Oui c’est une chance de pouvoir le faire 🙂 Bon 1er mai à vous !
C’est de la poésie descriptive !
Bonne soirée, Marie-Anne.
Bonjour Jean Louis, tout à fait ! De la poésie « objective ». Ce type de poésie a pas mal influencé la poésie contemporaine, je crois ! Merci beaucoup de ton commentaire et très bon 1er mai à toi 🙂
Bonjour Marie-Anne, merci pour cette belle découverte! Brueghel était le peintre favori de mon papa et voir ses toiles mises en mots est vraiment intéressant et original. Belle journée!
Bonjour An, merci beaucoup pour votre lecture et vos mots. Cela me touche que ces tableaux de Brueghel vous évoquent des souvenirs personnels. J’ai trouvé également que l’association avec les poèmes apportait quelque chose. Je vous souhaite un très bon 1er mai !
(re) Bonjour Marie-Anne,
Breughel peint avec un point de vue. Dans un premier temps, nous nous positionnons au même endroit, puis si l’envie, le temps, la possibilité, la nécessité, le permet, nous déplaçons le point de vue, pour voir autrement, ailleurs. Rapprocher l’oeuvre de soi après avoir été vers elle. Et lire un poème sur une œuvre c’est encore un autre point de vue. Une vision. Pour cette raison j’ai une grande attirance pour ces poèmes qui « décrivent » un tableau. Je te remercie, grâce à ton blog, j’ai pu en lire de très beaux. Ceux de William Carlos Williams, même s’ils se veulent « objectif », me semblent ne pas déroger à la règle : le point de vue du poète est inévitable. De la même façon que l’on ne peut pas se promener dans une forêt sans déranger son équilibre.
Je te souhaite une belle journée, amitié,
Ana-Cristina
Bonjour Ana-Cristina, j’aime beaucoup ton commentaire sur ces poèmes de William Carlos Williams. Ta vision apporte encore un autre point de vue, sans déranger l’équilibre de ces forêts traversées… mais en ramenant d’autres équilibres. Je te souhaite une bonne journée, Bises ! Marie-Anne
J’apprécie beaucoup ce peintre mais je ne connaissais pas le poète William Carlos Williams. Merci de m’avoir permis de le découvrir. Je te souhaite une excellente soirée Marie-Anne 🙂
Bonsoir Frédéric, tu as raison, William Carlos Williams n’est pas tellement connu en France. Je suppose qu’il est nettement plus connu aux États-Unis, en tant qu’Américain. Merci de ton commentaire ! Très bon week-end 🙂