Charmée et amusée par ma lecture d’Alice au Pays des Merveilles de Lewis Carroll – lu déjà quand j’étais petite mais dont je ne gardais pas vraiment de souvenir – je vous en reproduis un extrait.
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Page 104-105
Le Chat se contenta de sourire en voyant Alice. Elle lui trouva l’air fort aimable ; néanmoins, il avait des griffes extrêmement longues et un très grand nombre de dents, c’est pourquoi elle sentit qu’elle devait le traiter avec respect.
« Minet-du-comté-de-Chester », commença-t-elle assez timidement, car elle ne savait pas trop si ce nom lui plairait.
Le Chat s’étant contenté de sourire plus largement, Alice pensa : « Allons, jusqu’ici il est satisfait », et elle continua :
« – Voudriez-vous me dire, s’il vous plaît, par où je dois m’en aller d’ici ?
– Cela dépend beaucoup de l’endroit où tu veux aller.
– Peu m’importe l’endroit…
– En ce cas, peu importe la route que tu prendras.
– … pourvu que j’arrive quelque part » ajouta Alice en guise d’explication.
» Oh, tu ne manqueras pas d’arriver quelque part, si tu marches assez longtemps. »
Alice comprit que c’était indiscutable ; en conséquence elle essaya une autre question :
» Quelle espèce de gens trouve-t-on dans ces parages ?
– Dans cette direction-ci « , répondit le Chat, en faisant un geste de sa patte droite, « habite un Chapelier ; et dans cette direction-là » (il fit un geste de sa patte gauche), « habite un Lièvre de Mars. Tu peux aller rendre visite à l’un ou à l’autre : ils sont fous tous les deux.
– Mais je ne veux pas aller parmi les fous !
– Impossible de faire autrement ; nous sommes tous fous ici. Je suis fou. Tu es folle.
– Comment savez-vous que je suis folle ?
– Si tu n’étais pas folle, tu ne serais pas venue ici »
Ah merci Marie-Anne, que je l’aime cette histoire, comme elle m’a inspirée et m’inspire toujours. Je me suis même offert le livre de la Pléiade qui la contient. « Si tu n’étais pas folle, tu ne serais pas venue ici », voilà !
Très inspirante, c’est vrai, une plongée dans l’imaginaire !
Une origine pour moi d’où tout se déploie. Une révélation, en quelque sorte.
Je suis d’accord 🙂
Quel texte étrange, quand même! Plein de charme, oui, mais vraiment étrange. Le dialogue que vous reproduisez est génial: la déroute totale!
C’est agréable de se laisser dérouter 🙂
Oui!
un petit bijou de « non-sense » .. peut-être la .. solution: « coupez leur la tête » !!! 😉
Haha ! Oui, j’ai tout aimé dans cette histoire, même la reine 😀
on peut même y voir une fable scientifique (ce qu’il était également)
.. Relativité.. Multivers .. Antimatière … Quantique …
Merveilleux chat de Schrodinger .. euh de Cheshire…
et ce fou de Chapelier …
Tu me donnes envie de le relire 😉
Oui, c’est un texte très riche et énigmatique !
J’ai commencé aussi « de l’autre côté du miroir » qui fait suite à Alice mais je ne suis pas aussi enthousiaste.
Pas si énigmatique selon moi. Il est très philosophique. Ce dialogue me rappelle beaucoup ceux de Socrate. 😊 L’aventure avec le champignon est très philosophique !
Oui, j’adore aussi l’histoire du champignon et de la chenille avec son narguilé 🙂
Philosophique, oui, sans doute, avec une pointe d’absurde et d’ironie en prime.
L’ironie est très présente en philosophie antique.
Quant à l’absurde, oui. Bien qu’à ma lecture, j’oubliais que les personnages étaient des animaux…
Moi aussi 🙂