Quelques haikus de Bashô

basho_haiku
Vous aurez sans doute remarqué que je n’ai pas tellement alimenté ce blog depuis le début juillet. Depuis plus de quatre ans que La Bouche à Oreilles existe, il m’arrive de me poser des questions sur sa raison d’être et plus nettement depuis quelques mois …
Sans doute, je continuerai, mais le rythme de publication pourra être plus relâché.

Je vous propose aujourd’hui quelques haikus du grand poète Bashô (1644-1694), un des plus célèbres poètes japonais.
J’ai choisi ces poèmes un peu au hasard dans L’Intégrale des Haïkus publiée en 2012 à La Table Ronde. Il s’agit d’une édition bilingue par Makoto Kemmoku et Dominique Chipot.

***

Fleurs rouges du prunier –
j’éprouve de l’amour pour cette noble inconnue
derrière le store

***
A peine puisée dans les mains
qu’elle picote les dents
l’eau de source

***

Le son de la cloche s’apaise,
le parfum des fleurs
frappe le soir

***

Froide, la couverture ouatée
où vous vous glissez
– Nuit de solitude

***
Une image –
Une vieille femme seule pleure
amie de la lune

***

Le pont suspendu –
Les lierres l’enlacent
au péril de leur vie

***

Le croissant de lune
ne se compare
à rien

***

Ce nuage-là
marque l’attente
des éclairs

***
La lune est là,
mais quelqu’un me manque –
Eté à Suma

***
Fleurs d’iris –
Parler du voyage,
un plaisir de voyage.

***

8 réflexions sur “Quelques haikus de Bashô

  1. arbrealettres

    Ah dur «  »métier » » que Passeur…
    Pour moi aussi souvent se pose cette question.. « A quoi bon? »
    Puis le « Soleil » revient : toujours de nouvelles belles surprises au hasard des lectures
    et du coup… l’envie irrépressible de les partager 🙂
    Merci pour ce florilège de Haïkus par le Père du genre et tu le sais ma forme de poésie préférée 🙂
    Belle journée Poétique Marie-Anne: pleine de belles surprises à vivre ! 🙂
    Ch

  2. J

    Je suis un lecteur régulier de ce blog et j’écris mon premier commentaire ici pour vous dire à quel point j’aime vos articles, ainsi que les petites perles qui s’y nichent ici et là. J’ai fait bien des découvertes grâce à vous : j’en profite pour vous dire merci. D’une façon ou d’une autre, j’espère que ce blog continuera longtemps.
    Pour en revenir à l’article en question, j’ai lu cette intégrale il y a 1 ou 2 ans, et bizarrement les poèmes qui m’ont le plus touché sont ceux à l’esthétique qui me semble « quasi-occidentale » (vous remarquerez les gros guillemets), ou qui auraient pu être écrit par un poète occidental. Par exemple: Séparons-nous maintenant / comme un bois de cerf se ramifie / au premier noeud. J’aime beaucoup Basho pour ce genre de haïkus. Presque malgré moi !
    Rapide aparté en ce qui concerne Soseki, je vous conseille vivement « Le pauvre coeur des Hommes » qui, à l’inverse d’un Sanshiro « plein de fraîcheur et de légèreté », est d’une noirceur toute naturelle, implacable.
    Voilà, c’est assez long, mais quand on aime on ne compte pas !
    Bien à vous,
    J

    1. Merci beaucoup pour vos compliments, je suis heureuse que ce blog vous apporte quelque chose.
      Je tâcherai donc de continuer, mais le rythme variera peut-être, je ne sais pas encore.
      Merci beaucoup également pour ce conseil concernant Sôseki, je lis justement en ce moment un autre roman de cet auteur, « Et puis », qui est très différent de Sanshirô (beaucoup plus noir) et que je chroniquerai sûrement dans quelques jours. J’avais entendu parler du « pauvre cœur des hommes », et je pense que je le lirai certainement …
      Pour Bashô, je suis un peu comme vous, davantage touchée par ses poèmes plus « occidentaux » : certains de ses poèmes de circonstance, avec des noms de villages ou de montagnes japonais, évoquant des lieux bien précis, me touchent beaucoup moins.
      N’hésitez pas à intervenir sur ce blog à l’avenir !
      Bien à vous.
      MAB

  3. Contente que vous ayez continué ce blog. Les petites infusions de poésie font tellement de bien. Grâce à vous, j’ai découvert de belles choses ! 🙂

Laisser un commentaire