Ce poème d’amour de René Char est extrait du fameux recueil Fureur et Mystère (Editions Gallimard) écrit entre 1938 et 1947.
Allégeance
Dans les rues de la ville, il y a mon amour.
Peu importe où il va dans le temps divisé.
Il n’est plus mon amour, chacun peut lui parler.
Il ne se souvient plus ; qui au juste l’aima ?
Il cherche son pareil dans le vœu des regards.
L’espace qu’il parcourt est ma fidélité.
Il dessine l’espoir et léger, l’éconduit.
Il est prépondérant sans qu’il y prenne part.
Je vis au fond de lui comme une épave heureuse.
A son insu, ma solitude est son trésor.
Dans le grand méridien où s’inscrit son essor,
Ma liberté la creuse.
Dans les rues de la ville, il y a mon amour.
Peu importe où il va dans le temps divisé.
Il n’est plus mon amour, chacun peut lui parler.
Il ne se souvient plus ; qui au juste l’aima et
L’éclaire de loin pour qu’il ne tombe pas ?
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A reblogué ceci sur jean-louis.riguet-librebonimenteuret a ajouté:
Un poème d’amour !
Amusant j’ai repris aussi le blog avec Char 🙂 Très beau Poème 🙂
Oui, j’ai vu ça sur arbrealettres depuis quelques jours 🙂
Les grands esprits se rencontrent comme on dit !
Tout à fait, un poème magnifique !
Merci d’avoir apprécié !
Sublime, comme toujours
Je trouve aussi !
J’aime spécialement » l’espace qu’il parcourt est ma fidélité » …
Merci pour votre visite 🙂
Un beau poème, assez énigmatique !
Oui, il me semble que les poèmes de René Char sont souvent assez ardus et énigmatiques.
Celui-ci me paraissait relativement plus clair que beaucoup d’autres … mais je peux me tromper 🙂
Vous avez certainement raison ; j’avoue ne pas avoir beaucoup lu les poèmes de René Char, donc je ne peux comparer ^^
C’est d’ailleurs un avantage des blogs comme le vôtre, proposant des textes d’auteurs différents : découvrir des univers poétiques qui, pour certains internautes, peuvent parfois s’éloigner des lectures habituelles 🙂
Tant mieux si mon blog vous permet de faire des découvertes intéressantes – c’est d’ailleurs le but 🙂
Merci beaucoup pour votre visite 🙂
René Char toujours aussi impressionnant. Votre blog m’a été suggéré après la publication du poème Qu’il vive, du même poète, sur le mien. Je vous suivrai désormais 🙂 bonne continuation.
Merci de me suivre 🙂
J’ai regardé votre blog et j’ai beaucoup aimé Qu’il vive, que vous citez.
Je regarderai votre blog plus en profondeur dès que j’aurai un moment.
Bonne continuation à vous 🙂
Avec plaisir 🙂 à bientôt..
très bon choix de poème de rené char, merci. je l’ai relu avec grand plaisir.
Merci Denis, j’espérais qu’il te plairait.