Le dernier numéro de la revue Traction-Brabant (n°64) est arrivé dans ma boîte aux lettres cette semaine et je vous invite à découvrir cette revue dont j’aurai l’occasion de reparler dans de futurs articles.
J’ai le plaisir de figurer au sommaire de ce numéro 64, aussi j’ai choisi de vous donner à lire deux de ces poèmes.
Ce sont des poèmes en prose, écrits entre la fin 2014 et le début 2015.
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Poème confortable
Le bonheur n’avait rien à nous dire mais il restait assis près de nous et nous trouvait étranges. Nous le dévisagions d’abord avec surprise puis, rassurés de le voir si sage, nous le laissions vaquer à sa routine et fumer son tabac blond. Mais un jour où, désormais habitués à lui, nous lui chantions notre éternelle berceuse en caressant sa nuque fragile, il nous fixa droit dans les yeux, nous dévoilant ses prunelles fauves, et se jeta sur nous.
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Derrière les persiennes
L’intérieur de ta bouche est frais comme un litchi, et ta peau est lisse comme l’eau qui dort.
L’amour garde ses couleurs printanières jusqu’aux encens de décembre, et au-delà.
L’or de Noël tombera en poussière noire sur les neiges de janvier.
Je porte le monde dans ma langue mais mon amour pour toi est déchargé de tout fardeau.
Sous ses dehors renfermés, la nuit musarde entre nos caresses.
carnetsparesseux
/ 13 septembre 2015J’aime beaucoup le bonheur – en forme de chat ?- du poème confortable (joli titre, au passage), mais ce qui se raconte derrière les persiennes n’est pas mal non plus (un printemps qui dure jusqu’aux neiges de décembre… voilà peut-être pourquoi vous trouviez la septembrienne trop vite automnale !)
laboucheaoreille
/ 13 septembre 2015Je n’avais pas pensé à un chat en écrivant ce poème confortable, mais plutôt à une sorte de lutin. Mais peut-être qu’en effet l’image des prunelles fauves peut évoquer un animal.
Oui, vous aurez deviné que j’aime la belle saison et que je rêve d’étés indiens très prolongés 🙂
carnetsparesseux
/ 13 septembre 2015C’est vrai que le tabac blond aurait du me faire écarter la piste du chat automnal et octobrien 🙂
laboucheaoreille
/ 14 septembre 2015Oh, j’aurais pu inventer un chat qui fume. En poésie tout est possible 🙂