J’ai trouvé ces deux poèmes du poète sud-coréen Mah Chong-gi dans le recueil Celui qui garde ses rêves, publié en 2014 aux éditions Bruno Doucey. Vous trouverez plus de renseignements sur ce poète en consultant le site Internet de l’éditeur.
Le paysage qui reste
Un oiseau se pose sur une petite branche.
La branche se met à bouger faiblement.
Même après le départ de l’oiseau la branche
tremble encore sans s’en rendre compte.
On dirait que la branche sanglote toute seule.
Le paysage qui reste s’obscurcit tout seul.
Le sommeil de ma femme
Réveillé soudain en pleine nuit
je l’entends parler à petits sanglots dans son sommeil,
ma femme depuis vingt ans couchée à côté de moi.
Par moments, je l’entends même pousser des
gémissements.
On voit mieux le monde avec les lumières éteintes.
Quand on les entend de loin, peut-être les bruits de nos
vies
ne sont-ils tous au fond que des gémissements.
Chacun de nous est destiné à être seul
et en prendre conscience n’est vraiment pas grand-chose
mais, ô ma femme qui apprends à sangloter discrètement
dans ton sommeil
ô ton histoire qui gagne en profondeur de plus en plus !
denis
/ 7 mai 2014c’est à la fois très beau et très simple. merci.
laboucheaoreille
/ 7 mai 2014Je suis heureuse qu’ils te plaisent.
Je n’ai pas encore eu le temps de me plonger à fond dans ce recueil mais je ne vais pas tarder à m’y mettre.
Pour le moment, après une première lecture, ce sont les deux poèmes qui m’ont le plus touchée.
arbrealettres
/ 4 juin 2014Poèmes comme je les aime: (morceaux d’) histoires simples mais comme vu(e)s de l’intérieur… on ne lit pas un poème;.. on le VIT!
Merci pour toutes ces découvertes! 🙂
laboucheaoreille
/ 4 juin 2014Oui, simple, sensible, et intelligent … j’ai bien accroché à ce recueil de poèmes.
Les éditions Bruno Doucey publient souvent de très beaux livres !