Mon dernier article était sur Marceline Desbordes-Valmore, et je retourne aujourd’hui à la poésie du 19è siècle, avec le poète Sully-Prudhomme (1839-1907) , extrêmement apprécié à son époque – au point de recevoir le Prix Nobel de Littérature en 1901 – mais bien délaissé de nos jours.
Son poème le plus connu est Le Vase brisé mais j’ai choisi de publier aujourd’hui L’Etranger, dont j’aime la dernière strophe surtout.
L’étranger
Je me dis bien souvent : de quelle race es-tu ?
Ton cœur ne trouve rien qui l’enchaîne ou ravisse,
Ta pensée et tes sens, rien qui les assouvisse :
Il semble qu’un bonheur infini te soit dû.
Pourtant, quel paradis as-tu jamais perdu ?
A quelle auguste cause as-tu rendu service ?
Pour ne voir ici-bas que laideur et que vice,
Quelle est ta beauté propre et ta propre vertu ?
A mes vagues regrets d’un ciel que j’imagine,
A mes dégoûts divins, il faut une origine :
Vainement je la cherche en mon cœur de limon ;
Et, moi-même étonné des douleurs que j’exprime,
J’écoute en moi pleurer un étranger sublime
Qui m’a toujours caché sa patrie et son nom.
arbrealettres
/ 19 février 2014Oui étrange, triste et beau ce sentiment d’exilé chanté par tous les poètes…
En espérant que ces « Eden » ne soient pas simple nostalgie du temps où nous étions foetus au chaud dans nos « bulles » ! lol! 😉
laboucheaoreille
/ 23 février 2014Oui 🙂
Sans remonter jusqu’au fœtus, c’est peut-être la nostalgie de la pureté de l’enfance ?
arbrealettres
/ 23 février 2014😉
KO_DO
/ 23 février 2014merci !
laboucheaoreille
/ 23 février 2014Merci à vous de vos visites ! 🙂