Je t’aime pour toutes les femmes que je n’ai pas connues
Je t’aime pour tous les temps où je n’ai pas vécu
Pour l’odeur du grand large et l’odeur du pain chaud
Pour la neige qui fond pour les premières fleurs
Pour les animaux purs que l’homme n’effraie pas
Je t’aime pour aimer
Je t’aime pour toutes les femmes que je n’aime pas
Qui me reflète sinon toi-même je me vois si peu
Sans toi je ne vois rien qu’une étendue déserte
Entre autrefois et aujourd’hui
Il y a eu toutes ces morts que j’ai franchies sur de la paille
Je n’ai pas pu percer le mur de mon miroir
Il m’a fallu apprendre mot par mot la vie
Comme on oublie
Je t’aime pour ta sagesse qui n’est pas la mienne
Pour la santé
Je t’aime contre tout ce qui n’est qu’illusion
Pour ce cœur immortel que je ne détiens pas
Tu crois être le doute et tu n’es que raison
Tu es le grand soleil qui me monte à la tête
Quand je suis sûr de moi.
Ce poème extrêmement célèbre est issu du recueil Derniers poèmes d’amour, Seghers, 1963.
arbrealettres
/ 22 septembre 2013Ca c’est de l’AMOUR!!! 🙂 😉
laboucheaoreille
/ 22 septembre 2013Ah oui c’est certain ! 😀 Mais Eluard était particulièrement inspiré quand il s’agissait d’amour ! 😀 J’imagine que tu avais déjà publié ce poème dans arbrealettres d’ailleurs !
arbrealettres
/ 22 septembre 2013yes! 😉
laboucheaoreille
/ 22 septembre 2013Ca ne m’étonne pas 😀
J’aime beaucoup ce vers : « Je t’aime contre tout ce qui n’est qu’illusion », je pense que c’est très vrai …
bleuemarie
/ 14 février 2014Toujours un bonheur de relire ce poème
laboucheaoreille
/ 14 février 2014Oui, un des plus beaux poèmes d’Eluard.
Merci pour ton passage sur mon blog, c’est gentil ! 🙂